La prise en charge de la schizophrénie

Pathologie psychiatrique chronique, la schizophrénie nécessite une prise en charge précoce afin de maîtriser le mieux possible les différents symptômes qu’elle engendre. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), près de 1 patient sur 2 fera une tentative de suicide, et 10 % d’entre eux en décéderont. La question du traitement et du suivi de la schizophrénie constitue un véritable enjeu de santé publique. 

Quels traitements pour la schizophrénie ?

Le traitement de la schizophrénie repose sur l’association d’un traitement médicamenteux et d’un accompagnement psychothérapeutique sur le long terme. Au cours des dernières décennies, les progrès de la médecine ont permis de développer des thérapies plus ciblées, contribuant ainsi à améliorer la qualité de vie — souvent dégradée — des personnes touchées.
 

Traitements médicamenteux

Selon la Haute Autorité de santé, les médicaments antipsychotiques représentent le traitement pharmacologique de référence de la schizophrénie. Les antipsychotiques de seconde génération — ou antipsychotiques atypiques — sont les plus souvent préconisés, à la fois dans la prise en charge de la phase aiguë, mais également en traitement de fond de la maladie. Ces médicaments agissent en régulant les niveaux de certains neurotransmetteurs dans le cerveau, comme la dopamine, qui joue un rôle primordial dans l’apparition des symptômes psychotiques. Ces médicaments sont également privilégiés à ceux de première génération, car ils permettent de réduire les effets secondaires, qui sont nombreux : prise de poids, tremblements, troubles métaboliques…

Une prise en charge spécialisée est indispensable afin de déterminer un dosage efficace pour le patient tout en limitant au maximum l’impact du traitement sur la vie quotidienne du patient. Toutefois, près d’un quart des patients présentent une résistance aux antipsychotiques, selon l’Inserm. Certaines molécules sont alors préconisées en seconde intention, comme la clozapine.  Le traitement est un traitement patient par patient et doit surtout être pris de façon adaptée et régulière selon la prescription sans auto arrêt. En cas d’effet secondaire supposé il faut en parler à son psychiatre avant toute décision.
 

Importance des thérapies psychosociales

Parallèlement au traitement médical, les thérapies psychosociales jouent un rôle essentiel dans la prise en charge de la schizophrénie. À la fois complémentaire et essentielle, cette approche regroupe des procédés visant à aider les patients à développer des stratégies pour mieux vivre en société : gestion émotionnelle, renforcement de l’autonomie, amélioration de la communication avec autrui… Elle prend en compte les dimensions sociale, comportementale ou encore émotionnelle de la pathologie.

Parmi les thérapies psychosociales les plus utilisées dans le cadre de la schizophrénie, on retrouve : 

• La psychothérapie : cette méthode individuelle vise à aider le patient à mieux comprendre et gérer ses symptômes et ses pensées.

• Les thérapies cognitivo-comportementales : elles permettent d’agir sur les symptômes psychotiques et de réduire le stress. Elles contribuent également à mettre en œuvre des stratégies d’adaptation efficaces.

• Les groupes de soutien schizophrénie : au travers de séances de groupe, les patients partagent, échangent des conseils et se soutiennent mutuellement. C’est une manière de rompre l’isolement social dans lequel beaucoup de schizophrènes sont enfermés.
   

Gestion des rechutes et suivi à long terme

Maladie chronique, la schizophrénie nécessite une prise en charge à long terme, afin d’assurer une stabilisation de l’état du patient, mais également de prévenir les récidives de crises aiguës. Ainsi, la gestion des crises requiert un suivi médical attentif et régulier, articulé autour d’un ajustement du traitement médicamenteux en cas de besoin, et d’un accompagnement psychothérapeutique durable. Une hospitalisation peut être nécessaire lors des crises aiguës chez les patients présentant des symptômes psychotiques sévères (décompensation). Après une phase aiguë, le suivi est également crucial pour garantir la continuité des soins.
 

Le rôle du soutien familial et social

Le soutien familial et social joue un rôle fondamental dans le rétablissement des patients schizophrènes. À l’image de toutes les maladies envahissantes, la schizophrénie impacte la personne malade, mais également ses proches. C’est la raison pour laquelle l’information et le soutien de l’entourage permettent également d’améliorer la qualité de vie du patient et de ses aidants. En outre, une bonne connaissance de la pathologie aidera à détecter précocement les signaux avant-coureurs d’une potentielle crise aiguë.
 

Sources : 

https://www.schizophrenie.qc.ca/fr/medication
https://www.inserm.fr/dossier/schizophrenie/
https://www.has-sante.fr/jcms/p_3361550/fr/abilify-maintena-aripiprazole-traitement-d-entretien-de-la-schizophrenie