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La réalité virtuelle : un outil complémentaire prometteur pour la rééducation post-opératoire
le 16/05/2025

La réalité virtuelle : un outil complémentaire prometteur pour la rééducation post-opératoire
Les prises en charge en médecine physique et de réadaptation suivent l’évolution technologique avec l'intégration de la réalité virtuelle dans les protocoles de soins. À la clinique de l'Atlantique, le Dr Cécile Visentin et son équipe utilisent depuis plus d'un an cette technologie innovante pour accompagner les patients dans leur parcours de rééducation. Cette approche, qui combine thérapie traditionnelle et immersion virtuelle, montre des résultats encourageants, dans le traitement des pathologies de l'appareil locomoteur. Le Dr Visentin a accepté de faire un bilan de cette première année d’utilisation de l’appareil KineQuantum®
Un environnement immersif au service de la rééducation
L'immersion du patient dans un univers permet de détourner son attention : « Le patient, plongé dans un monde virtuel ludique, est tellement captivé par l'expérience vécue qu’il est dans un état pseudo-hypnotique dont on connait l’effet bénéfique sur les douleurs et leurs appréhensions », explique le Dr Visentin. Cette approche s'avère particulièrement pertinente pour lutter contre la kinésiophobie, cette peur du mouvement qui peut freiner la rééducation. Ce phénomène, bien documenté en médecine physique et réadaptation, constitue souvent un obstacle majeur à la récupération fonctionnelle. La réalité virtuelle, en créant un environnement sécurisant et ludique, permet d’aider à contourner ces barrières psychologiques.
Une thérapie encadrée et personnalisée
Cette technologie s'inscrit aujourd’hui dans une tendance plus large de la médecine moderne vers la « gamification » des soins, soit le fait de rendre les traitements plus engageants et ludiques pour les patients. Contrairement aux idées reçues, le casque de réalité virtuelle ne remplace pas le thérapeute, mais vient enrichir sa pratique. Les séances, d'une durée de vingt minutes, sont systématiquement supervisées par un ergothérapeute qui « observe et corrige si besoin, la posture et les mouvements », précise le Dr Visentin. Le programme est minutieusement adapté à chaque patient : « nous faisons passer un bilan sur réalité virtuelle en fonction des problématiques puis nous établissons une série d'exercices adaptés aux capacités du patient et à ses besoins.
Des mesures d’amplitudes articulaires et de vitesses sont réalisés à chaque sessions permettant d’avoir un suivi chiffré. Les paramètres sont ajustés progressivement selon trois critères : « la complexité du mouvement, les amplitudes du mouvement et la vitesse d'exécution » ajoute le médecin. Les exercices sont classés dans le logiciel par thèmes permettant une approche ciblée. Par exemple, comme l'explique le médecin, : « pour les pathologies du rachis cervical, le patient va suivre de la tête et du regard un perroquet sur une île paradisiaque. » La progression est graduelle explique la spécialiste : « Au départ, les mouvements vont être très simples, comme des mouvements de simple rotation à vitesse lente. Une fois que les exercices sont maîtrisés, on va complexifier la tâche en faisant des mouvements combinés d'extension et de rotation du rachis cervical, à des vitesses de plus en plus rapides ».
Des résultats prometteurs et encourageants
Même si cette technologie n'est pas adaptée à tous, notamment pour les personnes épileptiques ou souffrant de troubles psychiatriques comme la schizophrénie : « Les résultats observés sur les patients utilisant les casques de réalité virtuelle sont très encourageants » se félicite le Dr Visentin. « Les patients vivent une expérience originale et les professionnels constatent une réelle progression ». Cette technologie démontre plus particulièrement son efficacité pour les patients souffrant de cervicalgies chroniques, de pathologies de l'épaule, mais aussi d’un syndrome douloureux régional complexe et de lombalgies.
Cette approche s'inscrit parfaitement en complément des méthodes traditionnelles de rééducation, enrichissant la palette thérapeutique des praticiens. Son utilisation à domicile fait déjà l’objet d’études. Elle n’est pas encore prescrite en relais dans le service SMR de la clinique de l’Atlantique, mais pourrait faire l’objet de futures prescriptions sous réserve d’une supervision thérapeutique.
Le casque de réalité virtuelle, initialement développé pour le divertissement, trouve aujourd'hui sa place dans le domaine médical, offrant de nouvelles perspectives thérapeutiques.